Interview du docteur Benoît COUDERT, coordonnateur du centre de prélèvement Covid-19 et directeur médical de crise du Centre hospitalier Intercommunal de Meulan-les Mureaux
Le docteur Benoît COUDERT est coordonnateur médical du centre de prélèvement Covid-19 du Centre hospitalier intercommunal de Meulan-les Mureaux (CHIMM). Il nous présente ce centre mis en service le 27 mai dernier.
Pourquoi le CHIMM a-t-il mis en place un centre de prélèvement Covid-19 ?
Ce centre s’inscrit dans les missions de promotion et de prévention portées par le CHIMM. Nous l’avons créé au sein du département de Santé publique pour assurer le dépistage par PCR des patients suspects de Covid-19 et présentant une forme simple ou modérée de la maladie. Pour reprendre les termes du directeur général de la Santé, je dirai que ces tests par PCR sont réalisés « au moindre doute », et uniquement sur prescription médicale. Ainsi, nous visons toutes les personnes qui en ont besoin, y compris les cas contacts.
Comment prendre un rendez-vous et comment le CHIMM a-t-il organisé le centre de prélèvement Covid-19 ?
Nous avons mis en place une ligne téléphonique dédiée (01 30 22 42 42, du lundi au vendredi de 9 h à 17 h) avec un accueil téléphonique assuré par une secrétaire du département de Santé publique. Le centre de prélèvement lui-même est installé à Meulan-en-Yvelines, au rez-de-chaussée du bâtiment Brigitte Gros, lui-même situé en face du site hospitalier principal. Actuellement, les prélèvements sont réalisés trois jours par semaine. Mon confrère le Dr Nicolas Simon a accepté de reprendre du service au CHIMM pour assurer cette mission de santé publique. En pratique, le jour du rendez-vous, le patient ou la patiente se présente muni de sa prescription médicale et de sa pièce d’identité. Après une consultation médicale, le prélèvement est réalisé en insérant un écouvillon (sorte de grand coton-tige) pour y prélever l’ADN. Que les patients se rassurent, ce geste dure à peine quelques secondes. Nous transmettons ensuite le prélèvement au laboratoire de biologie du CHIMM qui l’analyse. Les résultats sont connus au bout de quelques heures et sont transmis directement au médecin prescripteur, au patient et à l’assurance maladie pour identifier les cas contacts si besoin.
Quel est votre bilan au terme de la première semaine?
Je constate que ce dispositif répond à une demande de la population avec une montée en charge progressive. En effet, plus de 10 patients sont déjà venus pendant les deux premières demi-journées. Quant aux premiers résultats, je constate que parmi les patients testés, le pourcentage de patients dépistés positivement au Covid-19 est identique au taux national. Toutefois, je tiens à rappeler que, selon plusieurs études, les cas de « faux-négatifs » pourraient représenter 30 % (NDLR : se dit d'un résultat d'un examen clinique ou d'un test négatif alors que le patient est réellement porteur de la maladie)
Pour terminer, j’insiste sur le fait que la meilleure des protections pour le grand public, c’est le respect des mesures barrières et la distanciation physique, avec un lavage très fréquent des mains mais aussi le port d’un masque quand la distance d’un mètre ne peut être respectée.